Voici un sujet qui traite plutôt de rénovation et non de construction. Néanmoins, le choix d’un système de ventilation ou de traitement de l’air reste une préoccupation pour de nombreuses personnes – nous avons donc décidé de faire le point sur ces différents appareils.

Situation de départ :

Une maison individuelle, dans la campagne, une 30aine d’années environ, et des problèmes de condensation. Nous nous limiterons ici à ce type de problème d’humidité (c’est un cas réel). Il y a (malheureusement) toute une palette de causes et de manifestions diverses liées à l’humidité, nous parlerons ici de la condensation.

Diagnostic

Comme dans toutes les situations où l’on détecte un mauvais fonctionnement, il est essentiel de réaliser un diagnostic précis – au risque sinon d’apporter une mauvaise réponse. Il existe des entreprises spécialisées dans ce domaine qui propose de faire un diagnostic (soit gratuit – ce qui leur permet de proposer leurs services), soit payants – pour conserver une neutralité quant à la solution préconisée.
Dans le cas pratique étudié, le diagnostic a permis d’écarter les remontées dans les murs, et d’identifier un problème de condensation lié au manque de circulation de l’air. Nous parlons ici de l’effet « cocotte minute« .

Ce souci apparaît semble-t-il sur des maisons des années 80 à 2000 et serait lié à l’évolution suivante :

  • avant, les maisons n’étaient pas isolées, et l’air entrait dans la maison par une multitude d’endroits
  • par la suite, années 80 / 2000, les constructeurs ont commencé à mettre de l’isolant dans les maisons pour limiter le froid ou le chaud. Ce phénomène est devenu extrême, avec une sur-isolation qui faisait que les maisons ne respiraient plus. Dès lors, des problèmes de condensation sont apparus – celle-ci n’étant plus évacuée vers l’extérieur.
  • Ensuite, les maisons contemporaines ont su allier isolation et respiration, avec des systèmes comme la VMC, la VMI

Le cas pratique étudié est celui du milieu : une maison soi-disant « sur isolée » qui ne respire plus.

Ponts thermiques et condensation

Peinture qui cloque au plafond, condensation sur les murs ou les fenêtres… Si parfois ces manifestations laissent penser qu’il y a un problème dans les murs ou le plafond, il faut savoir que ce n’est pas forcément lié à la caractéristique du mur en soi ou du plafond.
Le phénomène de pont thermique peut jouer de la manière suivante :
– il y a de l’humidité dans votre pièce, et l’humidité va chercher le coin le plus froid pour s’y déposer (exemple de la bouteille de coca sortie du frigo et qui revêt rapidement une fine couche d’eau sur la surface de la bouteille).
– ainsi, dans votre maison, l’humidité va venir se condenser sur les zones les plus froides de la maison, à savoir – souvent – les fenêtres, le plafond ou les murs.

Donc, le problème ne vient pas du mur en soi, mais du fait qu’il soit froid. Si vous réchauffez votre mur (par exemple l’isoler mieux) ou si vous changez votre fenêtre pour une fenêtre mieux isolée, vous n’allez pas traiter le problème à la base. L’humidité sera toujours dans votre maison, simplement elle n’ira plus se manifester sur le mur ou la fenêtre qui était froide précédemment. Elle ira chercher un autre endroit pour se condenser.

Vous traitez un symptôme mais pas le fond du problème.

Si le propriétaire arrive à identifier cette configuration, il faut maintenant y apporter une réponse, et c’est l’étude des solutions n’est pas simple.
D’un professionnel à l’autre, d’un site internet à l’autre, d’un forum à l’autre, les réponses varient et se contredisent. Il est dur de faire la part des choses, sachant qu’à chaque situation, une préconisation sera plus efficace qu’une autre, néanmoins, nous avons tenté de mettre à plat les différences de chacune. A partir de là, il devrait être plus facile de trouver dans quel cas il faut installer une VMC, une VMI ou une CTA.

La VMC : Ventilation Mécanique Contrôlée

Aérer tous les matins c’est bien, mais ça ne suffit plus quand on a des maisons qui ont trop d’isolation. La condensation peut apparaître avec des symptômes comme les mauvaises odeurs, la sensation de froid sur la peau ou dans les literies, les tâches de moisissures plus ou moins importantes sur les murs et plafonds.
La VMC consiste donc à mettre en place une aération permanente de la maison (et non plus seulement lorsque vous ouvrez 10mn le matin).
Au moyen d’un appareil, il va y avoir une aspiration de l’air de la maison, fonctionnant comme suit :

  • L’aspiration est faite dans les pièces humides (salle de bain, WC, cuisine). La VMC va aspirer l’air de toute la maison via des grilles placées dans ces pièces. Celles-ci ne sont pas dotées de réglettes ou d’ouvertures dans les fenêtre. Les réglettes sont dans les pièces sèches de la maison (chambre, salon, …). Ainsi, vous allez aspirer de l’air sec qui va traverser les pièces humides et emporter l’humidité vers l’extérieur.

Le détalonnage des portes facilite la circulation de l’air décrite.

Sur le principe :

Le concept semble efficace, un tel schéma permet de faire circuler l’air dans la maison, et par là même extraire l’humidité ou la condensation.
Néanmoins, il y a un argument contre :
La VMC fonctionne en continu, et ce, quelque soit la température et l’hygrométrie extérieure. Du coup, les jours froids et les jours humides, il est probable que vous fassiez rentrer de l’air froid et humide dans une maison qui n’en n’avait pas forcément besoin.

Le point pour trancher sur cette question consiste à déterminer si le bienfait d’une importation systématique et continue d’air extérieur est supérieur au risque d’importer de l’air extérieur humide. Autrement dit, il fait tellement humide chez vous que vous ne prenez pas trop de risque à importer de l’air extérieur humide (les jours de pluies par exemple) car il est plus bienfaisant d’avoir un air qui circule.
Les détracteurs de VMC prétendent que son utilité réside seulement dans le fait d’éviter la buée dans la salle de bain et d’avoir un air plus sain dans votre cuisine. Et pourtant, sur papier, la VMC semble faire le job.